Mes Cahiers du Cinéma n°1 : Hold-up, d’Alexandre Arcady

 

L'histoire d'un braquage de banque audacieux réussi

qui entraînera les protagonistes dans une course-poursuite effrénée…

 

 

                                              

Synopsis : Déguisé en clown, Grimm dévalise la banque de Montréal. Il prend des otages, dont certains sont de ses complices. Le casse réussit, mais intervient Larsky, un rival, ainsi que la police menée par l'inspecteur Labrosse, qui vont poursuivre Grimm et sa bande à travers tout Montréal.

 

Avec Jean-Paul Belmondo (Grimm), Jean-Pierre Marielle (Inspecteur Simon Labrosse), Guy Marchand (Georges), Jacques Villeret (Jérémie) et Kim Cattral (Lise)

 

Réalisateur : Alexandre Arcady (K, L'union sacré, Le grand pardon, Le coup de sirocco)

 

Année : 1985

 

J'attaque avec ce post une série de chroniques consacrées aux films français des années 1950 à 2000, époque bénie qui a vu s'épanouir une pléiade d'acteurs et de réalisateurs français tout simplement exceptionnels. Et quoi de mieux pour commencer ce cycle qu'une comédie de gangsters menée tambours battants par Jean-Paul Belmondo et Jean-Pierre Marielle ?

 

            Il est difficile de parler de ce film sans trop en dévoiler. Sa construction est simple : le braquage réalisé par Grimm se déroule pendant la première moitié du film, la seconde relate sa fuite avec ses compagnons à travers Montréal pour échapper à la police ainsi qu'à un rival déterminé à récupérer pour son compte l'argent du braquage. Bien qu'il y ait dans cette seconde moitié des scènes truculentes, notamment celles avec Jérémie, chauffeur de taxi un peu benêt qui se retrouve embarqué malgré lui dans cette histoire, le braquage demeure la meilleure partie du film. Durant celui-ci, Jean-Pierre Marielle et Jean-Paul Belmondo campent leurs personnages respectifs, « le gendarme et le voleur », avec maestria. Cet affrontement psychologique est d'une rare intensité selon moi, où l'adhésion du spectateur oscille constamment entre les deux antagonistes, le clown qui déguise son intelligence derrière un rideau de folie et l'inspecteur chevronné qui se fera finalement berner par l'ingéniosité de Grimm.

 

            Les dialogues, teintés de finesse et d'humour chez Grimm et de détermination rauque chez Labrosse – ah, la voix et le phrasé inimitable de Jean-Pierre Marielle ! – servent efficacement le film qui gagne en intensité et en profondeur durant toute cette première partie.

 

Les personnages secondaires ne sont pas en reste : Georges, le complice un peu idiot de Grimm, qui surjoue sont rôle d'otage, donne à voir un Guy Marchand en grande forme, dans une prestation digne de celle du flic violent qu'il interprète dans Garde à vue aux côtés de Lino Ventura et de Michel Serrault. Jérémie, le chauffeur de taxi interprété par Jacques Villeret, est tout bonnement génial de simplicité : un homme « basique » plongé au cœur d'une réalité qui le dépasse mais qui se révélera finalement plus rusé qu'il n'y paraît. Mais j'en ai déjà trop dit… Et enfin, la sublime Kim Cattral – la blonde sulfureuse de Sex and the City, vous vous souvenez ? –  amène à cette débauche de testostérone un vent frais d'ingénuité… rien n'est moins sûr.

 

Alexandre Arcady signe ici un film qui réussit le pari d'être à la fois incisif, drôle, intelligent et rythmé – si si, c'est possible ! – et que je recommande à tous les amoureux de films de braquage à l'ancienne, où le cerveau est plus important que le flingue. À noter enfin que ce film est tiré du livre Quick Change de Jay Cronley.

 

Paul-Etienne



19/05/2010
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